Biographèmes

BIOGRAPHEMES

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Qui suis-je ?

Je est subjectivité pure (les classiques), Je est un autre (Rimbaud), Je est contingent (Sartre), le Moi est irréductible singularité (Stirner), le Moi se situe entre le ça et le Surmoi (Freud), etc.

Donc ? Admettons que je sois un personnage de fiction. C’est comme un jeu d’enfant, il s’agit de trouver l’image cachée dans l’image. Le hasard m’a fait naître à Paris. Sillonner dès l’enfance le quartier latin dans une période historique vivifiante, rencontrer à chaque coin de rue le monde en mouvement, ce fut ma chance et mon héritage. Une chance à saisir, un héritage à cultiver. Mais on a des pieds, pas des racines. Les pieds, c’est fait pour marcher. J’essaie de ne pas m’arrêter à l’angle de la rue. C’est à peine suffisant, une vie pour ça.

Qu’est-ce qu’on peut bien faire à Paris ? J’ai glané divers petits savoirs fertiles dispensés par la Sorbonne. La philo pour comprendre comment ça marche, la musicologie pour comprendre comment ça chante. Des outils de jardin qui aident à débroussailler le terrain, à aiguiser les sens. Jusqu’à ce qu’on réalise que le doute est la seule règle du jeu qui vaille et qu’il va falloir inventer de nouveaux repères puisque ceux qu’on nous sert ne conviennent pas.

Inventer de nouveaux repères ? Pour amorcer le chantier, j’ai voulu savoir comment m’y prendre. Dessiner, peindre, sculpter, il fallait apprendre. Et s’y mettre carrément. Evidemment, les grands modèles plombent la tête. Comment les connaître sans être écrasés par leur génie, comment y échapper sans s’engouffrer dans les pires pièges, ce fut la question.

Je n’aime pas trop parler de ce que je fais. Où et quand je l’accroche, qui va le voir, là tout de suite je m’en fous, je verrai plus tard. Les peintres, les zartistes, on repère trop facilement leurs trucs, des systèmes à pleurer – c’est vrai, oui, des fois. Je fais quoi, alors ?  Je file voir ailleurs, pour essayer de faire autrement.

Ce que je fais, c’est sûr que ce n’est ni du street art ni de la BD, ni dans les rails de quoi que ce soit. Le truc à retenir c’est que je me prends un pied du tonnerre depuis perpète et que ça  continue.

 

De la vie, on ne sort pas vivant. Alors, depuis, je fonce – de l’aube au crépuscule.
J’ai quitté Paris pour le sud-est de la France.
Puis j’ai quitté la France pour l’Atlas au sud du Maroc.

Avictor
ArtAmourAnarchie