Le nu perdu

Le nu perdu

Grand livre carré (50cmX50cm)
présentant 18 variations métaphoriques inspirées par le poème de René Char.

Par une succession de graphismes saisis en manière de palimpseste,
approcher l’irréductible singularité de la plasticité corporelle.

Le Nu,
inscrit dans le carré noir – pris dans le carré blanc.
Un effet du poème.
Faisceaux, lignes et perspectives s’enchevêtrent.
Équivalences physiques, outils magnétiques et sans légende.

Porteront rameaux ceux dont l’endurance sait user la nuit noueuse qui précède et suit l’éclair. Leur parole reçoit existence du fruit intermittent qui la propage en se dilacérant. Ils sont les fils incestueux de l’entaille et du signe, qui élevèrent aux margelles le cercle en fleurs de la jarre du ralliement. La rage des cents les maintient encore dévêtus. Contre eux vole un duvet de nuit noire.  René Char, Le Nu Perdu.

Ce qui inspire, c’est l’écriture libre et dénudée du poème. Ressaisir le Nu que nous étions aux premiers jours, dans sa  fragilité originelle, une fragilité que nous tentons de vaincre au fil des années. Dans le poème, la dissolution des repères suggère un monde déconcertant où la bienveillance apparente transcende les pires maux de l’humanité.

Le bleu. Celui des contusions, des confusions, puisque le bleu du ciel a disparu.              

Le bleu, vecteur du dénuement.

Les mots du poème, tels les maux qui ont parsemé le parcours d’une vie, sont la trace d’inquiétudes, de vérités brutales qui, chaque jour, nous emmurent davantage.

Face à eux, face au vide inconnu qu’est la beauté même, nous voici immobiles et silencieux.